Le terme « guide » est d’origine indo-européenne, il dérive de la langue sanskrit « véda, vidya », synonyme de la connaissance suprême. Par glissement successif, ce mot a donné lieu au mot « guida » en ancien provençal. Il signifie à cette époque celui qui va devant, celui qui connaît et qui sait. C’est avec les premiers récits bibliques et les grands déplacements humains qu’apparaît la figure du guide, incarnée par exemple par Moïse.
Pendant l'Antiquité, les habitants des hauts lieux, qui sont ceux qui connaissent le mieux le terrain de montagne, sont sollicités dans un cadre militaire. D'Alexandre le Grand à Hannibal Barca, les armées ont besoin de guides pour traverser les régions montagneuses : c'est le temps fort des conquêtes militaires. Ces traversées de cols, faites par nécessité de survie, ont fait l'objet de récits rapportant l'audace et le courage des guides.
Au cours du Moyen Age, la circulation des biens et des personnes devient plus importante. Les guides permettent alors aux diplomates, papes et pèlerins de franchir les passages obligés des Alpes. C'est en Sapaudia (nom donné à la Savoie au IVe siècle) qu'on en rencontre le plus. Ils sont à cette époque appelés "marrons", sans doute en référence au terme latin "marra" ou sarcloir, harpon, désignant la longue canne leur permettant de sonder la neige devant eux. On pourrait également relier cette appellation au hameau de la « Maronne » situé dans le village de La Garde, carrefour de l’Oisans, où les guides étaient en permanence sollicités.